Reservoir Dogs

Nous sommes en 2011.

Vous voilà nouvellement arrivé dans cette ville : New York 2. Vous avez de grands projets, de grandes ambitions. Vous voulez refaire votre vie, gagner de l’argent, et vous pensez qu’en arrivant ici, vous allez y arriver. Vous avez donc ignoré les rumeurs qui courent sur la ville, sa mauvaise réputation, et vous y avez pénétré comme on entre dans un jardin. Mais vous n’êtes qu’un pauvre ignorant, qu’un voyageur perdu qui ne sait pas dans quoi il s’est fourré.

Moi, je vais vous expliquer.

Dans cette ville, il n’y a pas de loi. Oui, vous avez dû croiser quelques flics en arrivant, mais qu’est-ce qu’ils faisaient au juste ? Ils mangeaient des donuts bien gras, et fumaient tranquillement une clope alors que dans la ruelle juste à côté, quelqu’un se faisait tabasser. Logique, hein ? Sachez qu’ici, vous ne serez nullement protégé par la police. C’est comme si elle n’existait pas. Bien sûr, vous trouverez toujours ici et là la bonne poire qui voudra bien vous aider, qui croit encore en des valeurs artificielles telles que le courage, la justice, la liberté. Mais croyez-moi, ces gens-là ne feront pas long feu ici…

Tout ce qui compte ici, c’est votre portefeuille.

Avec de l’argent, vous pouvez tout acheter. Vraiment tout. L’amitié, l’amour, les voitures, les flics… Sans ça, on vous démolira rapidement. Le système abusera de vous, et vous videra complètement. Aussi bien les poches que les maigres forces que vous possédez. Dans cette ville, il n’y a pas d’autorité suprême. Les ordres du Président des Etats-Unis, la Constitution, tout ça n’existe pas entre ces murs.

Vous ne le savez pas, mais quelqu’un vous contrôle déjà. Qui, vous n’en êtes pas sûr tant que l’on ne viendra pas vous chercher. Vous appartenez à quelqu’un, corps et âme. Ils sont partout, ils vous observent. Ils font une évaluation de vos capacités, et si vous passez le test, alors vous êtes perdu. Je vais vous faire un schéma, histoire que vous compreniez plus facilement.

En haut, tout en haut, vous n’avez pas le maire de la ville, ni les flics. Vous avez deux gangs, côte à côte, mais ennemis jurés. Plus bas, vous avez les flics, ils sont sous leur contrôle. Il y a aussi les politiciens. C’est un peu divisé car chacun des gangs essaye de s’approprier le plus de pouvoir possible. Plus bas encore, ce sont les dirigeants d’entreprises, les cadres, tout ça quoi… La nouvelle aristocratie en quelque sorte, ceux qui ont de la thune, assez pour être protégé. Mais beaucoup se font avaler et travaillent en fait pour l’un des deux gangs. Et puis, tout en bas, y a vous. Le peuple, celui qui se fait exploiter, celui qu’on manipule, celui qui traîne dans la crasse.

Mais pourquoi sont-ils en haut ? C’est la question que vous vous posez maintenant. Comment ont-ils fait pour réussir à contrôler cette ville ? Ce n’est pas la bonne question à vrai dire. Non, celle que vous devez vous poser, c’est plutôt : comment ont-ils reconstruit la ville, ces bon p’tits gars au gouvernement ? L’argent ne tombe pas du ciel, vous le savez.

Ca y est. Vous commencez à me suivre, maintenant que vous avez trituré un peu vos méninges ? Le sol que vous foulez en ce moment même, il a été construit avec de l’argent sale. Les murs que vous frôlez, les toilettes publiques que vous utilisez, les bâtiments, tout a été fournis par la mafia. La ville est leur terrain de jeu. La ville est leur entreprise. C’est la guerre entre ces deux gangs pour avoir le plus de parts possible…

Maintenant, deux choix s’offrent à vous.

Rester…

Ou partir.